A Rome, l’état du Vatican et la Chapelle Sixtine vus par le satellite Pléiades 1A. Image acquise
le 4 août 2012. Copyright 2012 CNES. Distribution Astrium Services / Spot Image
« Extra Omnes » : un tout petit état dans tous ses états
Avec une surface de 0,44 km2, c’est le plus petit état du monde. Il ne représente qu’un millième de la surface d’une image du satellite Pléiades (400 km2) mais il est actuellement sous les projecteurs du monde entier : croyant ou non, quelle que soit sa religion, il va être difficile d’échapper à cette actualité dans les jours qui viennent.
L'élection de Rome
« Tous dehors ! » pour les non-latinistes : c’est mardi 12 mars à 17h33 que les portes de la chapelle Sixtine, au Vatican, se sont refermées, marquant ainsi le début du conclave. 115 cardinaux, venant de 51 pays (il y a 4 français) de chargés d’élire le nouveau pape, le 266ème, après la démission surprise de Benoît XVI annoncée le 11 février.
Rome vue par le satellite Pléiades 1A le 4 août 2012. L'image générale permet de voir la taille
relative du Vatican et de localiser de nombreux monuments et sites archéologique de la capitale
italienne. Copyright 2012 CNES. Distribution Astrium Services / Spot Image
Fumée noire ou fumée blanche : « pro eligendo pontifice »
Mardi, à 18h40, c'était une fumée sombre… Pas de pape aujourd’hui.
A partir de mercredi, quatre votes sont prévus chaque jour, deux en matinée et deux l'après-midi. Le conclave se poursuivra sous les fresques de Michel-Ange jusqu’à ce qu’un nom obtienne une majorité de deux tiers.
Une dizaine de cardinaux sont considérés comme des « papabili », des papes potentiels : Angelo Scola (Italie), Marc Ouellet (Canada), Odilo Scherer (Brésil), Joseph Schönborn (Autriche), Peter Erdö (Hongrie) ou Timothy Dolan et Sean O'Malley (USA), etc.
Catholiques devants les écrans cathodiques
En fait ce sont des écrans plats géants… Sur la place Saint-Pierre, la cérémonie d’ouverture du conclave a été retransmise sur des écrans géants devant une foule clairsemée. La météo, en Italie aussi, semble avoir découragé une partie du public.
L’image Pléiades acquise dans la matinée du 4 août 2012 montre une place Saint-Pierre assez déserte. Ce n’est pas toujours le cas, comme en témoigne cette image acquise le dimanche 24 avril 2011 par le satellite américain GeoEye-1.
Image du Vatican et de la place Saint-Pierre acquise le 24 avril 2011 par le satellite GeoEye-1.
A l’est, la boucle du Tibre. Crédit image : GeoEye.
Vous voyez la différence ?
Une semaine avant la béatification de Jean-Paul II, c’était le jour de la messe de Pâques et de la bénédiction « urbi et orbi » : des dizaines de milliers de fidèles étaient rassemblés Place Saint-Pierre à Rome.
Peut-on analyser en détail une foule avec des images satellites à très haute résolution comme celles prise par le satellite Pléiades ou GeoEye-1. Est-il possible de déterminer combien de personnes participent à une manifestation depuis l’espace ? Je vous propose de tenter l’exercice avec cet exemple. Merci de proposer votre réponse en postant un commentaire à la fin de cet article. Il y a certainement beaucoup de romains sur la place Saint-Pierre le jour de Pâques. Mais, sauf si vous êtes très à l’aise, je déconseille l’utilisation des chiffres romains pour votre réponse...
Pour les passionnés du comptage, vous avez un autre exemple avec la première élection de Barack Obama aux Etats-Unis.
Habemus Papam : dans l'espace aussi !
A propos de tubes cathodiques chez les catholiques, la forte culture des traditions n’empêche visiblement pas de s’intéresser au progrès technique. Peut-être pour mieux rester en contact avec les catholiques dans le monde, estimés à 1200 millions ? Benoît XVI, alias @Pontifex, a envoyé son premier tweet le 12 décembre 2012.
Près de 30 ans plus tôt, son prédécesseur Jean-Paul II avait déjà montré son intérêt pour le progrès technique, en particulier les possibilités offertes par le spatial en matière de télécommunications et d’observation de la Terre.
Voici deux images étonnantes que j’ai découvertes en juin 2012 à l’occasion du Toulouse Space Show. Elles font partie d’une exposition de Telespazio sur les 50 ans d’espace en Italie.
Il s’agit d’une visite de Jean-Paul II au centre spatial de Fucino le 24 mars 1985. Sur la seconde image, Jean-Paul II examine des images satellite de sa ville natale Wadowice en Pologne.
« Habemus Papam » dans l’espace : deux images de la visite du pape Jean-Paul II au centre de Fucino
le 24 mars 1985. Crédit image : Telespazio.
Points cardinaux : le pape ne perd pas le nord
Autre proximité résultant du hasard : depuis le 28 février, Joseph Ratzinger, le premier « pape honoraire » prend quelques jours de repos dans la résidence d'été des papes, à Castel Gandolfo, près de Rome. Située sur la rive ouest du lac d’Abano, c’est à moins de 10 kilomètres de l’ESRIN à Frascati, un des centres de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), celui où on s’occupe en particulier des missions d’observation de la Terre.