Brumes matinales vues de l’espace pour la Saint-Valentin

Brumes matinales sur la Marne entre Meaux et Château-Thierry. Extrait d’une image acquise
par le satellite Landsat-8 le 14 février 2023. Représentation utilisation le canal proche infrarouge.
Version annotée avec les toponymes ici. Crédit image : NASA / USGS.

Dites-le sans fleurs…

Pas de cœur ou de roses rouges pour la Saint-Valentin cette année sur le blog Un autre regard sur la Terre.
Si vous étiez sur un nuage ou dans le brouillard le jour de la Saint-Valentin, voici quelques images acquises le jour de la Saint-Valentin par des satellites d’observation qui devraient vous plaire : elles montrent de belles brumes matinales le long des cours d'eau autour de Paris, vers Rouen (sur la Seine), Amiens (sur la Somme) et Château-Thierry (sur la Marne).

L'image à dominante rouge (comme les roses rouges du bouquet que vous avez oublié d’acheter) est un zoom sur la Marne entre Meaux (en bas à gauche) et Château-Thierry (au centre de l'image) provenant d’une scène acquise par le satellite Landsat-8 le 14 février 2023. Il s’agit d’une composition utilisant le canal proche infrarouge mettant en évidence la végétation.

Offrez des pixels : une valeur sûre

Le même jour, le satellite Sentinel-2A survolait également la région parisienne.  Voici d’abord une vue d’ensemble…

Brumes matinales autour de Paris. Extrait d’une image acquise par le satellite Sentinel-2 le 14 février 2023.
Représentation en couleurs naturelles. L’image est légèrement pivotée pour faciliter la lisibilité.
Crédit image : ESA / Copernicus / Commission européenne

Et, pour donner une idée des détails, deux extraits toujours en couleurs naturelles : en haut, la vallée de la Marne sur la même zone que celle couverte par l’image Landsat-8 présentée au début de cet article, entre Meaux et Château-Thierry. En bas, à l’ouest de Paris avec la vallée de la Seine jusqu’à Elbeuf et au nord autour d’Amiens

Brumes matinales autour de Paris. Deux vignettes extraites de l’image acquise par le satellite
Sentinel-2 le 14 février 2023.Représentation en couleurs naturelles. 
Crédit image : ESA / Copernicus / Commission européenne

L’image Sentinel-2 ne couvre pas Rouen et Le Havre. Pour voir ces deux villes, il faut un satellite qui offre un champ de vision plus large au prix d’une perte de résolution. Voici une image acquise par le satellite Terra, toujours le 14 février 2023 et toujours en couleurs naturelles. 

Brumes matinales autour de Paris pour la Saint-Valentin.
Extrait d’une image acquise par le satellite Terra le 14 février 2023. Couleurs naturelles.
Crédit image : NASA / EOSDIS

Résolution réduite ? Les images du satellite Terra ont une résolution d’environ 300 mètres et couvrent en un passage une bande de terrain de 2300 km de largeur.

Chacun de deux satellites Sentinel-2A et Sentinel-2B ne couvre « que » 290 km à chaque passage mais offre une résolution de 10 mètres. L’image suivante, à l’est de La Ferté-sous-Jouarre, donne une idée du niveau de détail. Vous voyez la silhouette d'une animal en peluche ? Moi aussi...

Extraites de l’image acquise par le satellite Sentinel-2 le 14 février 2023.
La ville visible sur la partie gauche est La Ferté-sous-Jouarre. 
Crédit image : ESA / Copernicus / Commission européenne

Météo : j’enlève le bas

Brume et brouillard sont deux phénomènes voisins. C’est leur intensité qui les caractérise. Météo France parle de brouillard lorsque la visibilité est réduite à moins d’un kilomètre. Dans le cas des brumes, la visibilité reste supérieure. Dans les deux cas, ce sont des gouttelettes d’eau en suspension dans l’air qui crée les masses blanches visibles sur les images satellites.

En automne et en hiver, Les brumes apparaissent lorsque le taux d’humidité est important et que l’air chaud humide venant du sol rencontre les couches d’air ou des surfaces (sol, mer) plus froides. 

Ce contact provoque un refroidissement des gouttelettes d’eau, qui se condensent : L’air chaud peut contenir plus de vapeur d’eau que l’air froid. Lorsque l’air refroidit et ne peut contenir plus de vapeur d’eau qu’il n’en a déjà, on dit qu’il a atteint le point de rosée. La vapeur d’eau contenue dans l’air se transforme alors en gouttelettes d’eau visibles qui deviennent la rosée, la brume ou le brouillard.
C’est ainsi que le brouillard se forme : techniquement, il s’agit d’un nuage dont la base est très proche du sol.

Il faut aussi que le vent soit très faible ou nul : le vent disperse les gouttelettes en suspension.

Les brumes matinales disparaissent en général au cours de la matinée avec l’arrivée des rayons du soleil qui réchauffe la couche d’air. En hiver, si les températures sont très froides, on parle de brouillard givrant : les gouttelettes en suspension gèlent et forment des plaques de verglas en tombant au sol. 
 

En savoir plus :

• Les autres articles du blog Un autre regard sur la Terre sur la météorologie.
• Si vous voulez des cœurs à la place des nuages, jetez un oeil sur les autres articles du blog Un autre regard sur la Terre sur la Saint-Valentin.
• Sur le site de Météo France, des explications sur la formation et les différents types de brouillard.