En marge des cérémonies, le premier ministre britannique David Cameron rencontrait vendredi 6 juin le président russe Vladimir Poutine en tête-à-tête pour évoquer (déjà !) la crise ukrainienne. Vladimir Poutine a été reçu le jeudi 5 2014 à Paris par le président français François Hollande. En 2024, pour le 80ème anniversaire du D Day, alors que l'agression russe en Ukraine se poursuit, Vladimir Poutine n'est plus le bienvenu...
Exemples de cartes du jour du débarquement pour les troupes aéroportées et pour
les soldats arrivant par la mer
La plus grande opération militaire de tous les temps
La bataille de Normandie a duré près de trois mois. Plus de 3 millions de tonnes de matériel ! 450000 véhicules. Plus de deux millions de soldats engagés.
Pour la seule journée du 6 juin, les chiffres donnent une idée de l’ampleur de l’opération Neptune, la première phase d’Overlord : 287000 soldats embarqués sur les navires partis d’Angleterre, 200000 véhicules alliés de toutes sortes, plus de 10000 tonnes de bombes larguées sur la Normandie (après celles larguées dans la nuit du 5 au 6 juin), près de 7000 navires dont 200 bâtiments de guerre.
Utah beach, Omaha beach, Gold beach, Juno Beach, Sword beach : les plages du débarquement
de l’est du Cotentin à l’ouest du Calvados et les différentes forces de débarquement
Les moyens aériens sont également très impressionnants : près de 12000 avions alliés de tous types (chasseurs, bombardiers, transport, parachutage, avions de reconnaissance et planeurs)
A côté des bombardements intenses et des largages de parachutiste, un grand nombre de photographies aériennes ont été prises avant, pendant et après le jour J.
Voici quelques exemples de photographies aériennes prises le Jour J. Un point de vue inhabituel pour ceux qui ont vu ou revu « le jour le plus long », « band of brothers » ou « Il faut sauver le soldat Ryan »…
Ce ne sont que quelques exemples. Je les ai classés par ordre chronologique. Je vous invite à consulter les sites spécialisés pour en voir d’autres.
Photographies aériennes prise le jour J : le débarquement à Juno Beach. En haut, vue d'ensemble.
En bas, zoom sur une partie de l'image
Prendre l’avion avec une carte de débarquement : Pegasus Bridge et l’opération Deadstick
A proximité de Caen, c’est le pont de Bénouville. Un bon basculant. Ce n’est qu’après le jour J qu’il prend le nom de Pegasus Bridge, en l’honneur des commandos britanniques de la 6th Airborne Division qui avait choisi comme emblème le cheval ailé Pégase.
Du point de vu chronologique, il s’agit d’une des premières opérations du 6 juin 1944 : à 0h20, trois planeurs Horsa, initialement remorqués par des bombardiers Halifax, avec 30 soldats à bord de chaque avion, parviennent à se poser à proximité du pont et prennent le pont tenu par l’armée allemande. Le film « Le jour le plus long » immortalise la scène de la cornemuse.
Pegasus Bridge, le pont de Bénouville : trois extraits d’une photographie aérienne
prise un mois après le débarquement, le 5 juillet 1944. Combien comptez-vous
de planeurs au sol ? Et combien de trous d’obus ?
Les environs de la ville de Caen photographiées en avril 2009 depuis la Station Spatiale
Internationale par les astronautes de l'expedition 19. Référence image : ISS019-E-9629.
Crédit image : NASA
Le débarquement par la mer
Les photographies aériennes suivantes illustrent quelques moments du débarquement par la mer. Même sans commentaires, elles illustrent à la fois l’incroyable armada déployée par les alliées et la vulnérabilité de soldats qui prennent pied sur la terre ferme en sortant des péniches de débarquement. A quoi pouvaient penser les pilotes des avions de reconnaissance qui photographient les centaines de soldats Ryan sur les plages de Normandie.
Quelques exemples de photographies aériennes prises le Jour J au moment où les troupes
alliées débarquent sur les plages de Normandie.
Gooseberry et Mulberry : les ports artificiels.
Dès le 7 juin, en attendant de reprendre et de remettre en état le port de Cherbourg, le lendemain du jour J, les américains construisent des ports artificiels au niveau de la plage de Utah Beach, d’Omaha Beach et à Arromanches. Ces ports serviront à débarquer des troupes supplémentaires, du matériel, des munitions et du ravitaillement. Juste avant le solstice d’été, une tempête sévère provoqua des dégâts considérables sur Mulberry A, le port situé au niveau d’Omaha Beach, et le rendra inutilisable.
Photographies aériennes des ports artificiels mis en place par les alliés juste après
le débarquement en Normandie
De la guerre à l’espace, de Peenemünde à Cap Canaveral et Vernon : les débuts des programmes spatiaux aux Etats-Unis et en Europe.
Moins connue que le débarquement et seulement rendue publique en 1973, l'opération Paperclip est menée à la fin de la Seconde Guerre mondiale par les Etats-Unis afin de récupérer des scientifiques du complexe militaro-industriel du 3ème Reich et bénéficier des recherches menées dans le domaines des armes chimiques, des missiles balistiques (V1 et V2) et de prémices de la conquête spatiale.
Ancien membre avec Hermann Oberth de la Verein für Raumschiffahrt (VfR, pour Société pour la navigation dans l'espace), Werner Von Braun fait partie des ingénieurs et scientifiques exfiltrés à cette époque. Il se rend aux alliés en mai 1945. Anticipant la guerre froide contre l’URSS, le gouvernement américain leur confie la direction de programmes amibiteux à White Sands (Nouveau-Mexique) et à Fort Bliss (Texas). La fusée Saturn V et le programme Apollo bénéficient de l’avance technologique allemande.
1930 : une photographie du VFR, Verein für Raumschiffahrt en allemand ou « Association pour
les voyages dans l'espace », un club d’amateurs passionnés de fusées. Hermann Oberth est à droite
de la fusée. Wernher Von Braun est le deuxième à partir de la droite.
Des opérations d’exfiltration similaires ont lieu en URSS, avec le Département 7, et en Europe.
Après la capitulation de l’Allemagne en mai 1945, le professeur Henri Moureu et le Commandant Barré dirigent une mission en Allemagne chargée de visiter la station de contrôle et de réception des missiles V2 de Ober-Raderach près de Friedrischshafen.
Au total, Les français récupèrent 250 ingénieurs, dont une partie participera plus tard au programme de fusées sonde Véronique. Parmi eux, Heinz Bringer, qui travaillera sur le moteur Viking des premières fusées Ariane, Helmert Haberman, spécialiste des paliers magnétiques ou encore Otto Muller, expert du guidage.
Ils font partie des « TAP » (« Techniciens Anciens de Peenemünde »). Rassemblés à Vernon, ils travaillent dans un nouvel établissement de recherche créé en mai 1946 : le Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques (LRBA). Commence alors le développement d’une série de missiles à moyenne portée inspirés des V2 allemands.
Le projet évolue vers un programme de fusées-sondes, baptisé « Véronique » (la contraction de VERnon-électrONIQUE). En 1952, les premiers essais en vol commencent à à Hammaguir et à Reggane dans le Sahara algérien.
Préparatifs avant le lancement de la fusée-sonde Véronique AGI-V18, conçue au LRBA à Vernon,
sur le polygone de tir d'Hammaguir (Algérie) le 7 mars 1959. Crédit image: ECPAD
La fusée Véronique est également la première fusée à décoller du centre spatial guyanais en avril 1968. Europa et Ariane arrivent juste après...
Vue aérienne du site de Peenemünde au nord de l’Allemagne en septembre 1944.
Il a été massivement bombardé par la Royal Air Force en août 1943.
Malgré les dégâts des bombardements alliés, 1560 V2 furent lancés entre début septembre et décembre 1944, surtout vers Londres et Anvers. Les V2 firent également aussi beaucoup de victimes parmi les travailleurs déportés de l'usine souterraine de Dora.
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