Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Un autre regard sur la Terre

Espace, satellites, observation de la Terre, fusées et lancements, astronomie, sciences et techniques, etc. A l 'école ou ailleurs, des images pour les curieux...

Incendie sur l’île de la Réunion : la progression des flammes suivie chaque jour par le service GMES SAFER. Des cartes produites en urgence à partir d’images satellite

Publié le 30 Octobre 2011 par Gédéon in Catastrophes-et-risques-naturels

Attisé par des vents violents et changeants, l’incendie n’est toujours pas maîtrisé. Plusieurs milliers d’hectares de végétation et de forêts ont été détruits et des habitations brûlées ou évacuées.

La Sécurité civile a décidé d’envoyer 200 hommes supplémentaires pour renforcer et relayer les pompiers de l’île, également aidés par l’ONF, gendarmes et militaires, épuisés par les premiers jours de lutte contre le feu.

Dans l’après-midi du 25 octobre 2011, l’incendie s’est déclaré sur le versant ouest de l’île de la Réunion, dans le massif du Maïdo, au coeur du parc national de la Réunion et du périmètre inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Le feu s’est aggravé dans la nuit de jeudi à vendredi et a commencé à menacer la forêt des Makes, une forêt tropicale d’altitude abritant des espèces endémiques.

 

Des cendres pour la Toussaint

Vendredi 28, la situation semblait se stabiliser mais 1500 hectares de végétation avaient déjà été parcourus par le feu. La situation a empiré à nouveau dans la nuit de samedi à dimanche.

La Protection Civile Française, par l’intermédiaire de la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion de Crise (DGSCGC) et du COGIC (Centre Opérationnel de Gestion Interministérielle des Crises) a déclenché le service GMES SAFER le 26 octobre à 11h10 UTC. L’objet de cette activation de GMES, le système européen de surveillance globale pour l’environnement et la sécurité (Global Monitoring for Environment and Security), est d’obtenir une vue à la fois globale, détaillée et quotidienne de l’évolution du feu et des dégâts qu’il cause.

 

La cartographie rapide : un outil d’aide à la gestion de crises.

Ces cartes sont produites en mode rush à la demande des services de protection civile.

Les opérations sont coordonnées par les équipes d’astreinte d’Astrium GEO-Information Services à Toulouse. A partir des images fournies par des satellites programmés spécialement pour surveiller la zone de l’incendie, le SERTIT, un service de l’université de Strasbourg spécialisé en cartographie rapide, effectue le traitement et l’interprétation des images. Le SERTIT et le DLR (agence spatiale allemande) sont les deux principaux spécialistes de la cartographie rapide en Europe.

A partir d’une image satellite acquise ce matin 28 octobre 2011 à 11h30 (heure locale), l’équipe de Cartographie Rapide du SERTIT a mesuré et localisé l’extension des zones brulées qui s’élevait à ce moment à 1408 ha. Cette nouvelle mesure confirme la progression du feu qui couvrait 710 Ha hier jeudi 27 octobre à 11h30 (heure locale).

 

SAFER - GERS111 - SERTIT - P01 - Reunion Maido ExtensionSituation observée le jeudi 27 octobre. Carte réalisée par le SERTIT à partir d’une image acquise par
le satellite Rapid Eye le 27 octobre 2011. Voir la carte en haute résolution sur le site du SERTIT.
Crédit image : SERTIT.

 

SAFER - GERS111 - SERTIT - P03 - Reunion Maido DynamiqueSAFER - GERS111 - SERTIT - P03 - Reunion - ExtraitEn haut, évolution de la situation entre le jeudi 27 et le vendredi 28 octobre. Carte réalisée par le
SERTIT à partir d’images acquise par le satellite Rapid Eye les 27 et 28 octobre 2011. Voir la carte
en haute résolution sur le site du SERTIT. En bas, extrait de la carte centré sur le périmètre de la
zone brûlée. Crédit image : SERTIT.

 

SAFER - GERS111 - SERTIT - P04 - Reunion Maido Dynamique Evolution de la situation entre le vendredi 28 et le samedi 29 octobre. Carte réalisée par le
SERTIT à partir d’images acquise par le satellite Rapid Eye les 28 et 29 octobre 2011.
Crédit image : SERTIT.

 

SAFER, le service GMES de réponse aux situations d'urgence

Les cartes ont été produites dans le cadre du projet SAFER, financé par le 7ème programme-cadre de la Commission Européenne (FP7 / 2007-2013). Ce projet a pour objectif la validation pré-opérationnelle du service GMES de réponse aux situations d’urgence.

Même s’il est dit « pré-opérationnel », en moins de trois ans, il a été activé à ce jour 112 fois pour des catastrophes naturelles ou des urgences humanitaires en Europe et dans le reste du monde. Astrium GEO-Information Services, le DLR et le SERTIT ont mobilisé leurs équipes spécialisées pour ces 112 activations du service GMES SAFER. La deuxième quinzaine d’octobre a été particulièrement éprouvante avec 5 activations en deux semaines : inondations au cambodge (activation n°108), éruption du volcan sous-marin près de l’île El Hierro aux Canaries (n°109), tremblement de terre en Turquie (n°110), incendies dans l’île de la réunion (n°111) et, jeudi 27, inondations et glissement de terrain en Italie (n°112).

Les informations fournies facilitent la planification des secours ou l’intervention des équipes sur place.

Le choix du satellite dépend du type de catastrophe (on n’a pas besoin de la même résolution d’images pour cartographier les dégâts d’un incendie de forêt ou ceux d’un tremblement dans une ville). Dans le cas des incendies, un canal dans le proche infra-rouge facilite l’interprétation. S’il s’agit d’inondations après des précipitations, la couverture nuageuse oblige souvent à utiliser des images radar.

Les cartes présentées dans cet article montrent une utilisation partiuclière du service GMES de gestion de crises : le suivi de l'évolution d'une catastrophe sur plusieurs jours, avec l'objectif de faire un point de situation quotidien.

Début 2012, un service opérationnel doit prolonger SAFER. Il fait actuellement l’objet d’un appel d’offre européen.

 

En savoir plus :

 

Commenter cet article