Découvrir le rôle de l’espace dans notre vie quotidienne
Du 25 au 28 juin 2012, c’était la troisième édition du Toulouse Space Show, le rendez-vous des applications spatiales. Cette année, à côté du CNES, de l’Agence Spatiale Européenne, des industriels et des chercheurs travaillant sur les services apportés aux citoyens par les satellites, l’Europe était également représentée par la Commission Européenne.
Pendant la séance d’ouverture, Paul Weissenberg, Directeur général adjoint Entreprises et industrie, en charge de l’espace et de Galileo et GMES, a présenté les enjeux de ces programmes et la complémentarité entre les politiques nationales et la politique européenne. Pour lui, la « famille spatiale européenne » doit se serrer les coudes (jouer collectif) pour faire face aux vrais défis, à l’extérieur de l’Europe, avec par exemple le dynamisme chinois dans le domaine spatial. Au moment où des décisions importantes doivent être prises (financement de GMES, continuité des missions d’observation de la Terre) dans un contexte budgétaire difficile, il a également insisté sur le besoin de « politiser l’espace » au niveau Européen.
Le dôme de l'European Space Expo devant la Cité de l'espace à Toulouse et les semi-remorques qui
transportent l'installation à travers l'europe. Pour la petite histoire, les émissions de CO2 sont
compensées. Crédit image : Planète Sciences Midi-Pyrénées
« Politiser l’espace », c’est d’abord faire connaître son rôle au grand public
A côté de la Cité de l’espace, le grand public pouvait découvrir les applications spatiales, en particulier GMES et Galileo, dans un impressionnant dôme blanc de 22 mètres de diamètre.
En anglais, le slogan de l'exposition, c'est « discover what space brings to your life ».
A l’intérieur du dôme, des maquettes, une douzaine d’écrans tactiles, un globe virtuel central et des panneaux permettent aux visiteurs de découvrir les services fournis par Galileo et GMES : qualité de l’air, protection de l’environnement, agriculture et pêche, surveillance du trafic aérien, gestion des catastrophes naturelles, océanographie opérationnelle, autant de thèmes régulièrement abordés sur le blog Un autre regard sur la Terre etc.
Des visiteurs devant les écrans intéractifs de l'European Space Expo.
Crédit image : Planète Sciences Midi-Pyrénées
L’originalité, c’est de faire intervenir à des spécialistes travaillant dans chaque région visitée et qui relèvent le défi de présenter en une quinzaine de minutes un thème particulier de manière très accessible. Les animateurs de Planète Sciences peuvent confirmer l'importance de cet effort de vulgarisation : quand on parvient à expliquer clairement une notion scientifique et technique à des enfants, la même explication convient à un politique...
Parmi les sujets présentés à Toulouse, on peut citer par exemple :
- « L’importance de GMES pour la protection de notre environnement » (Gil Denis, Planète Sciences),
- « GMES expliqué aux enfants » (Michel Cazenave),
- « La surveillance des océans aide à mieux comprendre le changement climatique » (Pierre Bahurel, Mercator-Océan),
- « le service GMES de gestion des situations d’urgence (Hervé Jeanjean, commission Européenne),
- « Galileo, suivez le guide » (Christophe Rhin, Camineo),
- « La protection de la faune marine » (Aline Duplaa, CLS)
- etc.
Les mini-conférences : des présentations courtes par un spécialiste de chaque domaine d'application
de GMES ou Galileo. Crédit image : Stéphane Ourevitch - Arnault Contet (Spacetec Partners)
Un petit regret ou plutôt une modeste recommandation pour les prochaines étapes : le choix du lieu. La place du Capitole ou un parking de supermarché aurait permis de toucher un public moins averti. Ce qui est quand même l’objectif…
Toulouse est la deuxième étape de l’European Space Expo qui a accueilli 7500 visiteurs à Copenhague début juin et qui va maintenant poursuivre son tour des 27 états membres de l’Union européenne. Le dôme sera à Helsinki (du 17 au 21 août 2012), à Bruxelles (du 25 au 30 Septembre 2012) puis à Vienne (du 22 au 26 Octobre 2012), Chypre (du 10 au 16 Novembre 2012) et Londres (du 1er au 6 Décembre 2012).
GMES : derrière les 4 lettres mystérieuses
Un nom étrange ? GMES, c'est un sigle qui signifie "Global Monitoring for Environment and Security". En français : système de surveillance globale pour l'environnement et la sécurité. C'est quand même assez parlant, même s'il faut ensuite préciser exactement ce qu'on "surveille" (en anglais, le mot "monitoring" n'a pas la même connotation que le verbe "surveiller" en français) : les terres émergées, les océans, l'atmosphère. A quelle échelle et à quelle fréquence ? Et pour quel usage précis (agriculture, surveillance maritime, support aux protections civiles en cas de catastrophes naturelles, etc.)
L'illustration suivante donne quelques explications sur les quatre lettres G M E S.
GMES, derrière les quatres lettres magiques : les outils spatiaux au service de l'environnement
et du citoyen. Crédit image : Planète Sciences Midi-Pyrénées
Pour l'anecdote, sachez qu'en 2008, GMES a changé de nom pour s'appeler "Kopernikus" (avec 2 K). Cela n'a duré que quelques mois... Finalement GMES commence peut-être à rentrer dans les moeurs !
En savoir plus :
- La page European Space Expo de la Commission Européenne et les pages "espace" de la DG Entreprises et industrie.
- Le programme détaillé des conférences proposées à Toulouse.
- Les autres articles du blog Un autre regard sur la Terre dans les catégories "GMES" et "outils pédagogiques".
- Le site d'information de GMES.
- Pour ceux qui veulent aller plus loin et comprendre comment les services GMES ont été développés, la revue "Window on GMES" publiée dans le cadre du projet européen BOSS4GMES (version pdf à télécharger).