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Un autre regard sur la Terre

Espace, satellites, observation de la Terre, fusées et lancements, astronomie, sciences et techniques, etc. A l 'école ou ailleurs, des images pour les curieux...

Dans les traces de Jules Verne et Kepler, l’ATV Edoardo Amaldi rejoint la station spatiale internationale

Publié le 23 Mars 2012 par Gédéon in Satellites-et-lancements

Lancement-ATV-3---A5.JPG

Décollage de la fusée Ariane 5 VA205 avec le véhicule ATV-3 depuis le Centre Spatial Guyanais.
Crédit image : ESA - S. Corvaja, 2012.

 

Champagne !

C’est dans la nuit du 22 au 23 mars 2012 à 4h34 UTC (soit 5h34 à Paris) que le troisième vaisseau de ravitaillement automatique de la famille ATV de l'ESA, nommé Edoardo Amaldi, a quitté le sol de Guyane pour rejoindre la Station Spatiale Internationale (ISS). Le lancement par une Ariane 5 était initialement prévu le 9 mars 2012 mais des vérifications du chargement de l’ATV ont entraîné deux semaines de retard.

C’est le 205ème lancement d’Ariane et le 61ème lancement d’une Ariane 5 !

 

ATV3-en-ZL3---Kourou---Ariane-5.jpg

L’ATV-3 en zone de lancement 3 dans la coiffe d’Ariane 5.
Crédit image : Agence Spatiale Européenne. (ESA)

 

Pour sa première mission de l’année 2012, la fusée Ariane 5 (la version ES, utilisée pour l'ATV) lance le troisième véhicule de transfert automatique de l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Comme les deux premiers ATV lancés en mars 2008 et en février 2011, le vaisseau baptisé « Edoardo Amaldi » joue un rôle important pour le ravitaillement de la Station Spatiale Internationale (ISS).

 

Sous la coiffe, un lancement qui décoiffe…

D’une masse plus de 20 tonnes, c’est la plus grosse charge utile lancée par Ariane 5 à ce jour. L’ATV-3 doit être mis sur une orbite circulaire inclinée à 51,6 degrés à une altitude de 260 km.

La mission de l’ATV est d’assurer le ravitaillement de l’ISS (eau, air, vivres, ergols pour le segment russe, pièces de rechange, matériels pour les expériences, etc.) et les manoeuvres de rehaussement d’orbite de la station spatiale internationale (ISS), une structure de plus de 418 tonnes.

Quatre tonnes de carburant, 285 litres d'eau, 100 kg d'oxygène et plus de deux tonnes de matériel, sans oublier les colis et le courrier envoyés par les familles des astronautes... l'ATV Edoardo Amaldi est bien rempli ! C'est d'ailleurs sa taille qui le démarque des ravitailleurs russe Progress et japonais HTV : avec ses 10 mètres de longueur et ses 4,5 mètres de diamètre, l'ATV emporte 6,6 tonnes de fret vers la station spatiale internationale, trois fois plus que l’actuel vaisseau russe Progress.

A la fin de sa mission de plusieurs mois, l’ATV sera rechargé par les astronautes des déchets et autres matériels inutiles avant de se détacher de l’ISS et être désorbité.

 

Quand est ce qu'on s'amarre...

A bord de l’ISS, c’est l’astronaute néerlandais de l’ESA André Kuipers qui supervisera l’amarrage de l’ATV dans la nuit du 28 au 29 mars.

 

ATV-vu-de-l-ISS---ESA.jpg

L’ATV vu de l’ISS, au-dessus d'une mer de nuages.
Crédit image : Agence Spatiale Européenne (ESA)

 

Des savants célèbres passent à l’ATV : France, Allemagne, Italie, Belgique…

Le premier Véhicule de transfert automatique, qui a volé en 2008, avait été baptisé Jules Verne (1828-1905), du nom de l’écrivain français de science-fiction, auteur notamment de Voyage au centre de la Terre (1864), De la Terre à la Lune (1865), Vingt mille lieues sous les mers (1869 et 1870), Autour de la Lune (1870), Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1873), etc.

Il a été suivi en 2011 par l’ATV-2, nommé Johannes Kepler (1571-1630), en l’honneur du mathématicien et astronome allemand dont les célèbres lois font tourner les satellites en rond, ou plus exactement en suivant des trajectoires elliptiques.

Cette nuit, c’est le troisième ATV, Edoardo Amaldi (1908-1989), le physicien et pionnier de l’espace italien, qui rejoindra la Station spatiale.

L’ATV-4, qui doit être de lancer début 2013, portera le nom d’Albert Einstein (1875-1955), un illustre inconnu… La célébrité, c'est tout relatif...

Il n'a même pas fait l'école normale supérieure de la rue d'Ulm mais il est né à Ulm. Visiblement, l'année 1905 l'a inspiré : à 30 ans, il publie quatre articles dans la revue « Annalen der Physik », quatre articles qui décoiffent (voyez ses cheveux...) :

  • En mars, dans « Sur un point de vue heuristique concernent la production et la transformation de la lumière », il propose un point de vue révolutionnaire sur la nature corpusculaire de la lumière, par l’étude de l’effet photoélectrique. Il énonce que la lumière se comporte à la fois comme une onde et un flux de particules.
  • En mai, le jeune Albert publie un deuxième article sur le mouvement brownien. Il fournit une preuve théorique (vérifiée expérimentalement par Jean Perrin en 1912) de l’existence des atomes et des molécules.
  • En juin, dans « Sur l’électrodynamique des corps en mouvement », Einstein rompt avec la physique newtonienne. Le temps et l’espace sont relatifs…
  • En septembre, dans « L’inertie d’un corps dépend-elle de son contenu en énergie ? », il énonce la désormais célèbre formule d’équivalence masse-énergie (E=mc2).

Rien d’octobre à décembre… Il faudra attendre 1916 pour qu'Einstein publie sa théorie dite de la relativité générale. Il reçoit le prix Nobel de physique en 1921.

 

Bientôt en orbite à trois cents kilomètres, Lemaître était le prêtre

Le dernier véhicule de la famille, l’ATV-5, aurait pu s’appeler Hergé. On reste en Belgique mais l’ESA a préféré lui donner le nom du physicien belge Georges Lemaître, à l'origine de la théorie du Big Bang.

Georges Lemaître est né le 17 juillet 1894 à Charleroi, Belgique. Ordonné prêtre en 1923, il a suivi une licence en astronomie à l’Université de Cambridge en Angleterre, et a étudié la cosmologie, l’astronomie stellaire et l’analyse numérique. Après deux ans d’études à Harvard et au MIT (Etats-Unis), il revient en Belgique comme professeur à l’Université catholique de Louvain, où il achèvera sa carrière.

En 1927, il a découvert une série de solutions à l’équation de la relativité d’Einstein, décrivant un univers en expansion plutôt qu’un Univers statique, et a donné la première estimation observationnelle de la constante de Hubble. Cette théorie a reçu plus tard le nom plus connu de théorie du « Big Bang ». Georges Lemaître est mort en 1966.

 

En savoir plus :

 

 

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