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Un autre regard sur la Terre

Espace, satellites, observation de la Terre, fusées et lancements, astronomie, sciences et techniques, etc. A l 'école ou ailleurs, des images pour les curieux...

L’impact et le parachute de Schiaparelli localisés à la surface de Mars

Publié le 21 Octobre 2016 par Gédéon in Loin-de-la-Terre, Ailleurs-dans-l'espace, Accidents et pannes, Image-d'actualité-Images-de-la-semaine

 

Schiaparelli - ESA - EDM - Cratère d'impact et parachute - MRO - Camera CTS - NASA - ESA - 20 octobre 2016

 

Le point d’impact de la sonde Schiaparelli et son parachute vus par la caméra
CTX de MRO. Image acquise le 20 octobre 2016. Crédit image : NASA/JPL-Caltech/MSSS

 

Octobre rouge

L’image provient de la sonde américaine MRO (Mars Reconnaissance Orbiter). Elle a été prise par la caméra CTX (Context Camera) le 20 octobre 2016. La comparaison avec une image acquise fin mai confirme que le point sombre et le point blanc sont apparus récemment à la surface de Mars. Il s’agit très vraisemblablement du cratère d’impact de la sonde européenne et de son parachute (12 mètres de diamètre).

 

Schiaparelli - EDM - Vu par la sonde MRO - Avant - après - Crash - NASA - ESA

Animation GIF combinant deux images prises par la sonde MRO. La première image date du
29 mai 2016. La seconde a été acquise le 20 octobre 2016, le lendemain de la tentative d’atterrissage
de la sonde Schiaparelli à la surface de Mars. Crédit image : NASA/JPL-Caltech/MSSS

 

Pas de rebonds cette fois...

L’image de référence acquise le 29 mai 2016 peut être consultée ici.

L’image principale couvre une zone d’environ 4 km de côté, située approximativement à 2° de latitude sud et 6° de longitude ouest, dans la région nommée Meridiani Planum. La zone entourée d’un rectangle noir est agrandie dans la partie droite de l’image. Pour fixer les idées, la zone d’impact a une forme elliptique (15 mètres sur 40 environ). Sa taille permet d’exclure que ce soit l’impact du bouclier thermique de Schiaparelli

Construite par la société Malin Space Science Systems, CTX (Context Camera) est un instrument à champ relativement large (30 km de fauchée) et à résolution moyenne (6 mètres) qui est embarquée sur la sonde MRO. Sa focale est de 350 mm et son champ de vue de 6°. Elle travaille en mode panchromatique uniquement (entre 0,5 µm et 0,8 µm).

CTX fait des prises de vue stéréoscopiques mais sert surtout à identifier des zones d’intérêt pour des prises de vue à plus haute résolution.

 

Les bonnes résolutions pour la rentrée (atmosphérique)

C’est le rôle de la caméra HiRISE (High Resolution Imaging Science Experiment). Elle produit des images à 30 cm de résolution au sol dans trois bandes spectrales à partir de l’orbite de MRO à 300 km d’altitude. Le champ de vue est évidemment beaucoup plus étroit (1.14° x 0.18°) soit 1,2 km de fauchée.

La NASA et le JPL (Jet Propulsion Laboratory) vont très certainement utiliser la confirmation de la zone du crash de Schiaparelli pour programmer la caméra HiRISE de MRO et obtenir des images beaucoup plus détaillées (20 fois plus résolues) du cratère d’impact de Schiaparelli. Cela permettra peut-être de mieux comprendre ce qui s’est passé pendant la descente de la sonde européenne.

 

Mars en mars

Lancée le 12 août 2005, la sonde MRO est en orbite autour de Mars depuis le 10 mars 2006.

Les lecteurs fidèles du blog Un autre regard sur la Terre se souviennent peut-être que MRO avait fourni des images pendant l’atterrissage sur Mars de la mission MSL Curiosity en août 2012.

MRO avait également permis de retrouver la trace de la sonde anglaise Beagle 2, perdue également pendant sa descente vers la surface de Mars.

 

Mars - Beagle 2 vu par la sonde MRO - NASA - Décembre 2014

 

 

 

 

L'atterrisseur anglais Beagle 2 retrouvé par la caméra HiRISE de la sonde MRO
en décembre 2014. Beagle avait tenté d'atterrir le 25 décembre 2003. 
Crédit image : NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona/University of Leicester

 

Il commence à y avoir un paquet de trucs abandonnés à la surface de Mars… Une première version du Terraforming envisagé par Elon Musk ?

 

Plus dure sera la chute...

Schiaparelli est rentré dans l’atmosphère de Mars le 19 octobre à 14:42. Le début de la descente (6 minutes environ au total) s’est bien passé mais le contact radio a été perdu un peu avant le moment prévu pour l’atterrissage. Les experts de l’ESA analysent les télémesures enregistrées par TGO (Trace Gas Orbiter) qui a fait le voyage depuis la Terre avec Schiaparelli avant de le larguer.

Après un premier freinage par le bouclier thermique, le parachute s’est ouvert après séparation du bouclier arrière. La dernière partie de la descente devait être freinée par neuf moteurs à réaction servant de rétrofusées jusqu’à l’atterrissage.

C’est à confirmer par les expertises mais il semblerait, d'après un communiqué de l'ESA, que l'ouverture du parachute ait eu lieu trop tôt (à haute vitesse) et que les moteurs aient été éteints prématurément, à une altitude de 2 à 4 kilomètres, entraînant une accélération de la vitesse (supérieure à 300 km/h au moment de l’impact).

 

En savoir plus :

 

 

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R
Ce qui serai intéressant c'est de savoir si l'endroit ou l'impact a eu lieu se situe en amont/aval/coté du point visé par la trajectoire de référence, et de combien. Dire que le parachute s'est ouvert trop tôt et les moteurs arrêtés au bout de quelques secondes n'a pas de sens en absolu car tout dépend de la trajectoire pendant la phase de rentrée en haute vitesse. Les moteurs se sont peut être arrêtés à cause de l'impact, le fait qu'ils n'aient fonctionnés que qq secondes peut venir d'un allumage initial tardif dû a plein de choses?? etc. Bref beaucoup d'options pour expliquer une séquence anormale et pas beaucoup e data quantitatifs fiables, sauf le crash!
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