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Un autre regard sur la Terre

Espace, satellites, observation de la Terre, fusées et lancements, astronomie, sciences et techniques, etc. A l 'école ou ailleurs, des images pour les curieux...

Les premières images du satellite radar Sentinel-1B

Publié le 3 Mai 2016 par Gédéon in Satellites-et-lancements, Acquisition-et-traitement-des-images, Image-d'actualité-Images-de-la-semaine

 

Sentinel-1B - First image - Première image - Radar - Svalbard - Norvège - Norway - ESA - Copernicus - Commission européenne

Sentinel-1B - First image - Première image - Glacier Ausfonna - Svalbard - Norvège - Norway - ESA - Copernicus

Deux extraits d’une des premières images acquises par le satellite Sentinel-1B :
en Norvège,dans l’archipel de Svalbard, l’île de Nordauslandet.
Crédit image : ESA / Commission européenne / Copernicus

 

Le satellite Sentinel-1B est en bonne santé ! Quelques après son lancement, l’Agence Spatiale Européenne vient de publier les premières images acquises par l’instrument SAR (pour Synthetic Aperture Radar ou Radar à Synthèse d’ouverture).

Après trois reports de lancement, à cause des conditions météorologiques en Guyane et d’une avarie de la centrale inertielle de la fusée Soyouz, Le satellite Sentinel-1B a été lancé le 25 avril 2016 par la mission Soyouz VS14. Passager principal de ce vol, il était accompagné dans son périple par le satellite Microscope du CNES et par trois cubesats réalisés par des étudiants dans le cadre du programme FlyYour Satellite de l’ESA.

 

Arianespace - décollage Soyouz - lancment VS14 - Sentinel-1B - Licroscope - FlyYourSatellite - CSG - Guyane - CNES - ESA

Au Centre Spatial Guyanais, décollage de la fusée Soyouz VS14 emportant
les satellites Sentinel-1B et microscope et les trois nano-satellites FlyMySatellite.
Crédit image : Arianespace / ESA / Centre Spatial Guyanais

 

Jumeaux en orbite : C ma bande

Sentinel-1B est le quatrième satellite du programme européen Copernicus mis en orbite, le troisième en moins d’un an après Sentinel-2A et Sentinel-3A. Sentinel-1A a été le premier satellite de la famille Copernicus à rejoindre l’orbite terrestre. Comme pour A1 alias Astérix, les gens du spatial manquent parfois d’imagination pour baptiser leurs satellites…

Après la recette de vol qui va durer quelques mois, ce sera aussi la première fois que deux exemplaires d’un même type de mission Sentinel seront en exploitation simultanément.

Comme pour Sentinel-2A, le satellite optique dont les images illustrent le calendrier 2016, ces opération en tandem permettent d’abord de réduire la période de revisite, le laps de temps entre deux survol d’une même région de la Terre.

Lorsque Sentinel-1B sera déclaré bon pour le service, il sera sur la même orbite que Sentinel-1A, décalé de 180°. Les deux jumeaux survoleront ainsi chaque région de la Terre tous les six jours.

Dans le cas d’un instrument radar comme celui des satellites Sentinel-1, cette configuration est également un moyen de réaliser des produits interférométriques permettant par exemple d’étudier les déplacements de la surface terrestre après un tremblement de Terre ou une éruption volcanique ou les effets de subsidence (dans le cas de grands chantiers de travaux publics : train, métro, etc.)

Il y a beaucoup d’autres utilisations des satellites radar : la cartographie des forêts, la détection des nappes d’hydrocarbure, la gestion de l’eau et de sols, l’agriculture…

 

Record de vitesse pour un radar

Le premier bilan de santé de Sentinel-1B est très satisfaisant : il a acquis ses premières images seulement deux heures après la mise sous tension de l’instrument SAR, deux jours après le lancement, le 28 avril 2016 à 5:37 UTC.

Entre l’injection en orbite et l’acquisition des premières images, une longue série de contrôle et d’opérations initiales en orbite (LEOP) a été effectuée au cours des premières orbites, supervisées et pilotées par les équipes de l’ESOC, le centre de contrôle de l’ESA à Darmstadt en Allemagne : alimentation électrique, contrôle thermique, système de contrôle d’attitude… Parmi le plus critiques, le déploiement des deux panneaux solaires de 10 mètres de longueur et l’ouverture de l’antenne SAR de 12 mètres.

 

Pole position et grand angle

24,30° : Une région tropicale ? Presque, sauf que c’est la longitude est. La latitude est 79,45°N, bien au-delà du cercle polaire…

L’ESA a choisi une première image d’une région proche du pôle nord : l’occasion de rappeler qu’une des applications principales des instruments radar embarqués à bord de satellite est de surveiller les glaces, aussi bien pour l’étude des conséquences du changement climatiques que pour la sécurité maritime et la surveillance des icebergs. 

Sur une largeur de 250 kilomètres, la première image montre l’archipel norvégien de Svalbard. Le glacier Astfonna et l’île Edgeøya (Edge Island) sont bien visibles.

 

Le glacier de l’est

L'Austfonna est une calotte glaciaire Nordaustlandet, une île norvégienne de l’archipel Svalbard. L'Austfonna est la plus grande calotte glaciaire d'Europe avant le Vatnajökull en Islande et la septième du monde. Les plus grands icebergs du Svalbard naissent ici.

 

Sentinel-1B - Première image - First image - Auslanded - Svalbard - ESA - Copernicus

Un autre extrait de l’image acquise par le satellite Sentinel-1B :
le glacier Ausfonna dans l’archipel de Svalbard
Crédit image : ESA / Commission européenne / Copernicus

 

Ours  et étoiles du berger

D’une surface de 5074 km2, L’île Edgeøya est située à l’est du Spitzberg et au sud de l’île de Barents. Elle est inhabitée, mais on y trouve des ours polaires et des rennes.

Cette image du Svalbard permet aussi de rappeler l’importance des zones polaires pour les systèmes d’observation de la Terre. C’est bien d’avoir un satellite, c’est encore mieux de bien exploiter les données qu’il transmet.

Les satellites d’observation occupent souvent des orbites polaires ou quasi-polaires. Ils survolent ainsi plusieurs fois par jour les deux régions polaires. Ces régions sont donc des endroits idéaux pour installer des stations de contrôle et de réception des satellites d’observation. Il y en a justement une à Svalbard, à Platåberget, près de Longyearbyen. Créée en 1997, elle est opérée par la société KSAT (Kongsberg Satellite Services). L’ESA, Eumetsat, la NASA ou la NOAA y ont également leurs propres installations.   

Si vous voulez être définitivement convaincu de l’intérêt des satellites radar, essayez de trouver une image optique sans nuage…

 

Sentinel-1B - Première image - First image - Edge island - Edgoya - ESA - Copernicus - SAR - Bande C

Un autre extrait de l’image acquise par le satellite Sentinel-1B :
l’île Edge Island ou
Edgeøya dans l’archipel de Svalbard
Crédit image : ESA / Commission européenne / Copernicus

 

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