Cacher la poussière sous le tapis n’est jamais une bonne idée… Alors que la société BP semble enfin être parvenue à boucher le puit de pétrole Macondo à l’origine de la gigantesque pollution dans le golfe du Mexique et qu’il faudra probablement des années pour espérer en effacer les conséquences sur l’environnement, les incendies en Russie font reparler des conséquences et des déchets radioactifs dus à l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986.
Les feux en Russie s’intensifient dans le sud-ouest du pays. On craint désormais qu’ils ne touchent la région de Briansk, à la frontière avec l’Ukraine, touchée par la catastrophe de Tchernobyl. Sol et végétaux ont été irradiés et cette pollution est de très longue durée. Le ministre des Situations d’urgence. Sergueï Choïgou a reconnu que "Si un incendie s’y déclarait, des substances radioactives pourraient s’envoler avec la fumée et une nouvelle zone polluée apparaîtrait". Les autorités affirment par ailleurs qu’une centrale nucléaire dans la région de Voronej au sud de Moscou, également dans la zone touchée par les incendies, n’est pas menacée. Par précaution, les substances fissiles et explosives ont été évacuées du centre nucléaire de Sarov à l'est de Moscou.
Les feux ne semblent toujours pas sous contrôle. Le nombre de victimes est passé à 50 morts et on craint que de nombreuses personnes fragiles ne supportent pas la chaleur et la pollution liées aux fumées et aux poussières. Il y a également un impact important sur l’agriculture avec des pertes de récoltes : Troisième exportateur mondial de céréales, la Russie vient d’interdire les exportations de céréales jusqu’à la fin de l’année. Cette décision entraîne une envolée des cours du blé.
La centrale de Tchernobyl quelques jours après l’explosion. Image acquise par le satellite Spot 1 le 6 mai 1986. Voir les explications et les commentaires ci-dessous (Copyright CNES – Distribution Spot Image)
Travail d'interprétation de l'image de 1986 réalisé par Spot Image dans le cadre d'une étude de l'évolution de la zone de Tchernobyl et des conséquences de l'accident sur vingt ans. Voir les compléments ci-dessous (Crédit image : Spot Image)
Spot 1, premier satellite français d’observation de la Terre, a été lancé le 22 février 1986 par la fusée Ariane 1. Au moment de l’'accident de Tchernobyl (26 avril 1986), alors que le satellite termine ses essais de qualification en orbite, des images de la catastrophe acquises par Spot 1 sont mises à disposition des autorités, des médias et du public. Les images de ce type de situation montre évidemment un des intérêts des satellites d'observation de la Terre : la capacité à observer n'importe quelle région du globe, indépendamment des frontières et des contraintes politiques.
Après plus de 15 années de service opérationnel, Spot 1 a été désorbité le 17 novembre 2003 : transféré de son orbite initiale à 800 km d’altitude sur une orbite à 530 kilomètres, sa durée de vie en orbite est ainsi ramenée de 200 ans à environ 15 ans. La famille des satellites Spot, avec Spot 4 et Spot 5, continue à) fournir des images quotidiennement des images de la surface de la terre. Elle sera bientôt complétée par Spot 6 et Spot 7 en cours de réalisation par EADS Astrium.
En savoir plus :
- Une étude réalisée par Spot Image en 2006, vingt ans après l’accident de Tchernobyl, avec des images acquises à plusieurs dates et un interprétation.
- Le site Internet de Spot Image.
- Une page du blog "Un autre regard sur la Terre" sur la famille des satellites Spot.