Description de l'évènement et activations des moyens spatiaux :
Un tremblement de terre, d'une magnitude supérieure à 7, frappe Haïti le 12 janvier à 21h53 GMT soit 16h53 heure locale. L'épicentre est situé à 15 km au sud-ouest de Port-au-Prince. Les dégats sont très importants et on craint, dès l'annonce du séisme, un nombre élevé de victimes.
L'alerte est diffusée immédiatement (notamment via le système européen GDACS). Les moyens satellite sont immédiatement activés par les principales organisations intervenant dans les secours (protections civiles françaises et allemandes, programme alimentaire mondial, croix rouge, etc.). En Europe, deux mécanismes sont directement concernés :
- GMES et le service SAFER de réponse aux crises et aux situations d'urgence (Le projet GMOSAIC qui traite les questions de sécurité contribue également). SAFER fourni un serve intégré d'acquisition d'image, de production d'information à valeur ajoutée et de distribution aux acteurs des secours (quartiers généraux et équipes sur le terrain)
- La charte internationale "espace et catastrophes majeures" : la charte fourni un accès à des données satellites et s'appuie sur SAFER pour la production de valeur ajoutée.
Compte tenu de l'ampleur de la crise, les deux mécanismes sont étroitement coordonnés.
En Europe, les principaux acteurs sur cette crise particulière sont Infoterra (Coordination des opérations SAFER), le CNES (coordination des opérations Charte), Spot image (fourniture d'images optiques), Infoterra GmbH (fourniture d'image Radar), Agence spatiale européenne (coordination des acquisition d'image mutli-mission pour SAFER/GMES), le SERTIT et le DLR et Infoterra (production d'Information à valeur ajoutée).
Des moyens satellites complémentaires, en particulier des satellites américains à haute résolution, ont également rapidement été mis à disposition de SAFER.
Principaux produits livrés cartographiques:
Trois types de produits sont livrés à différentes étapes de la crise :
- Le premier besoin est une cartographie de référence la plus à jour possible. Elle permet aux secours de préparer leur déploiement. C'est le besoin le plus critique en terme de temps de réponse (quelques heures). On s'appuie en général sur des images acquises à l'avance sur les zones à risques. La carte de référence peut également être produite en mode rush s'il n'existe pas de bonne carte. | Carte de reference Expressmaps produite en urgence |
C'est ce qui a été fait pour Haïti avec le produit Espressmaps d'Infoterra et Spot image.
- Le second besoin correspond à la cartographie de crise, soit dans le but de mettre à jour la carte de référence (avec par exemple l'état réel des routes, ports et aéroports) après le séisme, soit dans le but de faire un inventaire précis des dégâts et d'identifier les zones d'intervention prioritaires (rassemblements de personnes par exemple)
Ce besoin ne peut être couvert que par de nouvelles acquisitions et des remontées d'information du terrain. En général, le traitement classique d'une image satellite consiste à comparer une image d'archive avec une nouvelle acquisition et d'identifier ainsi les changements. les illustrations ci-dessous donnent deux exemples : une carte de référence actualisée produite par Infoterra (carte de "trafficabilité" indiquant l'état réel des routes) et une carte d'estimation des dégâts produite par le SERTIT.
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- Un troisième besoin, à la limite de la gestion de l'urgence et des opérations de secours à plus long terme, est couvert par un certain nombre de produits spécialisés indiquant par exemple les zones permettant d'installer des hébergements temporaires, à l'abri du risque inondation ou du risque de glissement de terrain consécutif au tremblement de Terre.
Contribution du spatial dans le cas du tremblement de Terre d'Haïti :
La difficulté dans le cas d'Haiti, compte tenu de l'événement et de la nature de l'habitat est le besoin de très haute résolution optique. La limite de tels satellites est le champ relativement restreint qui ne permet pas une vue d'ensemble non seulement de Port-au-Prince mais de l'ensemble des zones touchées (Jacmel, Leogane, etc.) Les images Spot 5 à 2,5 mètres de résolution, grâce à leur couverture plus large, ont pour leur part permis d'élargir l'analyse à ces zones. Ces l'utilisation combinée de ces moyens qui permet un service complet.
Le double enjeu est, d'une part, la disponibilité d'images d'archive récentes et, d'autre part, la réactivité des moyens spatiaux. La capacité mutli-satellite est indispensable.
Extrait d'une image Geoeye acquise le 13 janvier (Palais présidentiel) | EXtrait d'une image Spot 5 acquise le 14 janvier |
Spot 5 fournit également les images d'archive utilisées pour la cartographie de référence. De même, c'est Spot 5 (ou d'autres moyens satellites de mesure du relief) qui fournit un modèle numérique de terrain utile pour tracer les courbes de niveau ou pour identifier le risque de glissement de terrain.
Les satellites de télécommunication sont par ailleurs un outil essentiel pour mettre en place des réseaux de communication de secours ou diffuser les produits de géoinformation aux équipes de terrain.
Pour en savoir plus :
- Le service Expressmaps d'Infoterra et Spot Image.
- Le service GMES SAFER.
- Le site d'information de la Commission Européenne sur GMES.