Tous les services de secours et de protection civile sont en alerte à cause de la tempête tropicale Tomas qui menace Haïti. Vendredi, le centre national des ouragans des Etats-Unis à Miami (NHC) a passé Tomas en ouragan de catégorie 1 sur l’échelle de Saffir-Simpson, avec des vents de 135 km/h. Le niveau d’intensité le plus bas ? Oui, mais menaçant un pays très sévèrement touché en janvier 2010 par un tremblement de terre de forte intensité (magnitude 7,3 sur l'échelle de Richter) et, dix mois après, toujours très vulnérable. Une situation qui illustre malheureusement qu’un niveau de risque est évalué en prenant en compte d’une part un alea (l’ouragan Tomas) et d’autre part une vulnérabilité. C’est cette vulnérabilité qui inquiète l’état haïtien et les organisations internationales. Le risque d’inondations et de glissement de terrain est élevé.
Extrait d'une image du satelle geostationnaire GOES acquise le vendredi 5 novembre 2010 à 13h45 puis à 15h45 UTC. Crédit image : NOAA
Prévision d'évolution de la trajectoire de l'ouragan Tomas publiée par le NHC (National Hurricane Centre)
Crédit image : NHC
Mobilisation des satellites d'observation : le service GMES SAFER activé
Jeudi soir, vers 21h00 heure française, le service européen GMES SAFER de gestion des crises a été activé. Les ouragans sont un des cas où il est possible d’anticiper un événement météorologique extrême. Cette activation précoce va normalement réduire les délais d’acquisition des images. Plusieurs satellites d’observation sont mobilisés.
Evacuer les camps de réfugiés : plus de maisons, plus de tentes ?
A Port-au-Prince, des centaines de milliers de personnes refusent de quitter les camps de tentes dans lesquels ils vivent depuis le tremblement de terre. Certains de ces campements sont situés en zone inondable. Les réfugiés qui ont déjà vécu des expulsions forcées craignent de perdre leur abri de fortune.
Au sud de l’île, la ville de Léogane, détruite à 90 pour cent par le tremblement de terre du 12 janvier 2010, est inondée.
Tremblement de terre, ouragan et choléra
Au même moment, les services médicaux et les secouristes continuent de lutter contre l'épidémie de choléra sur le terrain. Jeudi, le dernier bilan officiel décomptait 7000 cas et 440 décès.
En savoir plus :
- Un article du blog Un autre regard sur la terre sur le tremblement de terre de janvier 2010.
- Les autres articles sur les tempêtes tropicales et les ouragans en 2010.
- En anglais, le site Internet du service européen GMES SAFER et le site d'information sur GMES (Global Monitoring for Environment and Security : surveillance globale pour l'environnement et la sécurité).
- Sur le site Wikipédia, un article sur la liste des catastrophes naturelles qui ont touché Haïti.
- Le site du centre national des ouragans des Etats-Unis à Miami (NHC, National Hurricane Center)
Suggestions d'utilisations pédagogiques en classe :
- Travail bibliographique ou dossier personnel sur Haïti et les catastrophes naturelles récentes depuis 2000 : réalisation de cartes des zones affectées, analyse des types de catastrophes et travail sur les impacts.
- Création d'une carte représentant la trajectoire des principaux ouragans de la saison 2010 depuis leur formation jusqu'à leur disparition : Alex, Bonnie, Colin, Danielle, Earl, Fiona, Gaston, Hermine, Igor, Julia, Karl, Lisa, Matthew, Nicole, Otto, Paula, Richard, Shary, Tomas. Hypothèses et questionnement sur les origines météorologiques. Utiliser par exemple sous Google Earth les fichiers kmz (cliquer ici pour voir le cas de Karl) archivés sur le site du NHC (National Hurricane Center).
- En informatique, pour ceux tentés de s'amuser avec Google Earth, découvrir la structure des fichiers kmz et kml et créer un fichier complet avec une animation temporelle... Rappel : pour utiliser Google Earth, installer d'abord le logiciel à télécharger ici. Utile mais en anglais, une foire aux questions (FAQ) sur le format kml.
- Travail en classe sur les ouragans, les cyclones et les tempêtes tropicales : voir les suggestions sur les autres articles du blog Un autre regard sur la Terre.