Une séquence d’images du lancement du satellite WorldView-3 prise depuis l’espace par
le satellite WorldView-1. Crédit image : DigitalGlobe
2800 kilogrammes, 5,70 mètres à la naissance : un beau bébé…
Mercredi 13 août 2014, 18h30 UTC : le lendemain du rendez-vous de l’ATV avec l’ISS, c’est un beau gros bébé qui a été mis en orbite par une fusée Atlas 5 depuis le complexe de lancement 3E de la base Vandenberg AFB (Air force Base) en Californie.
C’est WorldView-3, le tout dernier satellite d’observation à très haute résolution de la société américaine DigitalGlobe, construit par Ball Aerospace et Exelis.
31 cm, c’est le pied…
Selon les spécifications annoncées par DigitalGlobe, le satellite WorldView-3, sur une orbite relativement basse à 617 km d’altitude, devrait produire des images avec une résolution au sol de 31 centimètres. Les spécialistes de l’observation de la Terre attendent avec impatience de voir ce nouvel outil fonctionner et son impact sur le marché commercial de la très haute résolution (inférieure à un mètre). En France, ce sont les deux satellites Pléiades-1A et Pléiades-1B qui occupent ce créneau de marché.
Une série d’images du lancement de WorldView-3, prises par le satellite WorldView-1
En attendant la publication de la première image prise par WorldView-3, voici une séquence d’images très spectaculaire prise par le satellite WorlView-1 qui survolait la Californie au moment du lancement.
49000 pieds : haut la main !
Il faut saluer la performance d’acquérir plusieurs images d’une fusée en mouvement : au moment où la dernière image est acquise, la vitesse de la fusée Atlas est de l’ordre de1600 km/h (1000 mph) à une altitude d’environ 15000 mètres (49000 pieds)
On peut dire que le grand frère, worldView-1, lancé le 18 septembre 2007, assiste à la naissance du petit dernier. Entre l’aîné et le benjamin, worldview-2 a été lancé en 2009. WorldView-1 est à une altitude de 496 km sur une orbite héliosynchrone.
Comme sur les deux satellites Pléiades ou SPOT-6 et SPOT-7, c’est l’agilité du satellite qui permet d’acquérir rapidement une courte séquence d’images d’une même zone en réorientant l’ensemble du satellite qui se déplace à grande vitesse, à plus de 27000 km/h (soit 7600 m/s) sur son orbite héliosynchrone.
Le changement d'orientation de la fusée, visible dans le gif animé, est du en partie au déplacement du satellite d'observation pendant la séquence de prise de vue.
Sur une telle orbite, il est impossible de faire des séquences d’images très longues (plusieurs minutes) du fait du mouvement du satellite. Pour y parvenir, l’idéal est un satellite en orbite géostationnaire, fixe par rapport à une région donnée de la Terre, mais il doit avoir un très grand miroir (plusieurs mètres de diamètre).
Je présenterai le satellite WorldView-3 de manière plus détaillée dans un prochain article.
Le satellite WorldView-2 est là aussi pour immportaliser le lancement du petit frère. La fusée
emportant WorldView-3 vue par WorldView-2 soixante secondes après le décollage.
Crédit image : Digital Globe
En savoir plus :
- Un autre article du blog Un autre regard sur la Terre sur un départ de fusée vu par satellite : Une fusée nord-coréenne photographiée par un satellite d’observation pendant sa phase propulsée !
- Les autres articles dans la catégorie « satellites insolites ».
- Les autres articles dans la catégorie « satellites et lancement ».
- Sur le site de la société DigitalGlobe, les pages sur le satellite WorldView-3, la fiche d’information, et les informations techniques sur les autres satellites.