A Londres, les jeux olympiques approchent avec la cérémonie d’ouverture de London 2012 dans moins de trois semaines, le vendredi 27 juillet, quelques jours après l’arrivée du tour de France. Un article récent du blog Un autre regard sur la Terre décrivait le site olympique et les nombreux chantiers en cours dans la capitale du Royaume-Uni.
Extrait d’une image acquise par le satellite Pléiades le 29 mars 2012.
Copyright CNES 2012. Distribution Astrium Services / Spot Image
Jeudi 5 juillet, à proximité de la gare de London Bridge, c’était la fin d’un des chantiers les plus impressionnants avec l’inauguration officielle de The Shard, « l’éclat de verre » qui devient la plus grande tour d’Europe, à 310 mètres au-dessus du sol : 55000 mètres carrés de bureaux sur 6 étages, un hôtel 5 étoiles avec 200 chambres , 12 étages d'appartements privés et, du 68ème au 72ème étage, un galerie avec un panorama spectaculaire : «The View from the Shard», à condition de débourser 25 livres ou 30 euros…
Les appartements à vendre ne sont pas non plus à portée de toutes les bourses : pour un étage complet, il faut compter dans les 50 millions de livres.
Ce sont des investisseurs du Qatar qui ont sauvé le projet, menacé par la crise en 2008 : d’un coût de 571 millions d’Euros, la construction de la tour imaginée par l’architecte Renzo Piano a duré plus de trois ans.
Parmi les détracteurs du projet, l’UNESCO estime que l’éclat de verre nuit à l'« intégrité visuelle » de la Tour de Londres, classée au patrimoine mondial de l'humanité.
The Shard vient de supplanter Capital City Moscow Tower à Moscou avec 302 m. La plus haute tour du monde reste actuellement Burj Khalifa qui domine Dubaï du haut de ses 828 mètres.
Pour les JO, du LEO avant le GEO
L’image présentée ici a été acquise par le satellite Pléiades 1A fin mars 2012 pendant la recette en vol de ce nouveau satellite d’observation à très haute résolution. Il s’agit d’une vue assez oblique mettant en évidence le relief. Les ombres portées font bien ressortir les gratte-ciel.
Le centre de Londres vue par le satellite Pléiades 1A le 29 mars 2012. La résolution est réduite par
rapport à l’image d’origine. Copyright CNES 2012. Distribution Astrium Services / Spot Image
Attention à l’orientation de l’image, inhabituelle pour ceux qui sont familiers avec un plan de Londres : le haut de l’image correspond à la direction sud. Pléiades a pris cette image depuis son orbite à 694 km (on parle d’orbite LEO pour Low Earth Orbit) en la parcourant du nord au sud. Ici le satellite est pointé vers l’avant (vers le sud). L’agilité de Pléiades lui permet également d’acquérir juste après une image en pointant vers le nord. De cette manière, il est possible d’acquérir des couples stéréo pour produire des images en relief, comme les anaglyphes déjà publiés sur le blog un autre regard sur la Terre)
En bas de l’image, on peut noter un phénomène intéressant : la trace gris-bleu matérialise la traînée de condensation d’un avion qu’on peut entrevoir sur la droite, peut-être en direction d’Heathrow. L’image présentée ici en résolution réduite ne permet pas de voir les détails mais on peut distinguer un effet coloré (halo bleu et rouge) caractéristique des images d’objets en mouvement rapide prises par satellites. Cet effet coloré est lié au principe de prise de vue avec, contrairement aux appareils photo numériques, une ligne de détecteurs qui défile avec le mouvement du satellite le long de son orbite. C'est le déplacement du satellite qui crée la deuxième dimension de l'image. Par ailleurs, les images panchromatiques et multispectacles, provenant de capteurs différents, ne sont pas acquises exactement au même instant : la différence est minime mais un objet en déplacement très rapide (un avion par exemple) peut créer un image "fantôme". Nous aborderons ce sujet plus en détail dans un prochain article avec différents exemples.
Des GEO pour les JO
Et les GEO ? Nous en reparlerons également dans un autre article pendant les jeux olympiques, en décrivant le dispositif de production et de diffusion des images TV.
Ici l’ombre
Un autre extrait de l’image acquise par le satellite Pléiades le 29 mars 2012.
Copyright CNES 2012. Distribution Astrium Services / Spot Image
Retour sur la tour...
A propos de stéréovision et d’agilité du satellite Pléiades, j’ai publié il y a quelques semaines un article sur les plus hautes tours du monde avec un anaglyphe de la tour Tokyo Sky Tree construit à partir de deux images Pléiades. Un lecteur assidu du blog Un autre regard sur la Terre qui a effectué récemment un voyage à Tokyo a eu la gentillesse de m’envoyer quelques photographies de cette grande tour de télécommunication. Il a même réalisé lui-même un anaglyphe à partir d’un couple de photos prises au sol.
Photographie de la tour Tokyo Sky Tree et anaglyphe réalisé avec le logiciel freeware
stereophotomaker par un lecteur du blog Un autre regard sur la Terre
Si vous avez-vous-mêmes des photographies ou des documents pouvant illustrer un des sujets abordés sur ce blog, merci de poster un commentaire ou d’envoyer un message.
En savoir plus :
- Un article sur les jeux olympiques à Londres.
- Un article sur les plus hautes tours du monde.
- Le site d’Astrium GEO-Information Services et sa galerie d’images Pléiades.
- Sur flickr, la galerie d’images Pléiades du CNES.
- Le site officiel du gratte-ciel The Shard.
Suggestions d’utilisations pédagogiques en classe :
- Un nouvel exercice avec les ombres portées : sachant que la colonne de Nelson s’élève à 44 mètres de hauteur, à quelle heure a été acquise cette image du satellite Pléiades ?