Le calendrier spatial du mois de juillet 2016, illustré par une image du lac Mead dans le Nevada, tout près de Las Vegas. L’image a été acquise le 5 juillet 2016 à 18:33 UTC par le satellite européen Sentinel-2. Crédit image : ESA / Copernicus / Commission européenne. Illustration : Gédéon
J’ai hésité à en faire le quiz du mois de juillet mais j’ai finalement gardé cette image pour le calendrier spatial du mois. Vous voyez ce que c’est ? Non ? C’est une partie du lac Mead, à la frontière entre le Nevada au nord et l’Arizona au sud, aux Etats-Unis, tout près de Las Vegas. D’accord, j’ai déjà utilisé des images de l’ouest des Etats-Unis à 2 reprises, le Colorado en mars et le sud de la Californie en avril. Mais je ne m’en lasse pas…
Welcome to the Fabulous Las Vegas La fauchée de Sentinel-2 permet de couvrir un champ beaucoup plus large que la partie du lac Mead qui illustre le calendrier de juillet. Voici une version en résolution réduite de l’image complète, représentée ici dans une composition colorée utilisant le canal proche infra-rouge pour mettre en évidence la végétation active et les surfaces irriguées de cette région aride.
Dans le Nevada, la région de Las Vegas et le lac Mead. Image acquise le 5 juillet 2016 à 18:33 UTC par le satellite européen Sentinel-2. Version en résolution réduite. Représentation colorée utilisant le canal proche infrarouge. Cliquez sur l’image pour la voir en grand format. Version en couleurs naturelles disponible ici. Crédit image : ESA / Copernicus / Commission européenne
Si vous avez un accès réseau rapide et un PC musclé, je vous invite à charger l’image d’origine complète sur le site Sentinel Data Hub de l’ESA et d’y faire une petite balade avec le logiciel SNAP téléchargeable sur le site de l’ESA. En zoomant plus au moins, on comprend tout l’intérêt des images Sentinel-2 qui associent à la fois un grand champ et une assez bonne résolution. Evidemment, on ne voit pas le même niveau de détail qu’avec une image Pléiades mais, même au cœur de Las Vegas, on distingue les grandes artères et les principaux quartiers.
Welcome to the fabulous Las Vegas : la ville vue par le satellite européen Sentinel-2.
L’image en « fausses couleurs », avec le canal proche infrarouge est disponible ici. J’ai déjà publié un quiz avec une image ASTER de Las Vegas qui permettait de voir les pelouses bien arrosées et les terrains de golf. L’image de Sentinel-2 prise en juin 2016 permet de voir que tout le gazon n’est pas artificiel.
Casino royal Si vous avez déjà eu l’occasion de visiter cette ville, vous pourrez peut-être reconnaître les principaux hôtels et les attractions le long du strip, avec du nord au sud, à partir de l’hôtel Stratosphere : le Sahara, Circus Circus, Le Wynn, The Venetian, Treasure Island, The Mirage, Ceasars Palace, Paris Las Vegas en face du Bellagio (forme incurvée bien visible sur l’image et de ses fontaines, Excalibur, Le luxor avec sa pyramide noire et son sphinx blanc également reconnaissable sur l’image, le Mandalay Bay, etc. Les pistes de l'aéroport international McCarran sont évidemment bien visibles. Cet exemple laisse entrevoir toutes les applications possibles des images de Sentinel-2, y compris la vérification sommaire de la mise à jour de carte. Ces images sont gratuites, accessibles à tout le monde sans restriction ! Etonnant, non ?
Même si c’est pris du haut du Stratosphere, ce n’est pas une image satellite : une vue de Las Vegas
Si on s’éloigne de la ville, l’image Sentinel-2 permet d’apprécier les contours du Lac Mead.
Le lac Mead. Un autre extrait d’une image acquise le 5 juillet 2016 à 18:33 UTC.
En zoomant dans l’image complète, vous découvrirez également quelques détails intéressants et des installations étonnantes… Notez par exemple l’occupation des sols au nord du lac Mead dans la Moapa Valley le long de la Muddy River.
Au nord du lac Mead, la Muddy River et la Moapa Valley. Extrait de l’image acquise par
KFC : Kalifornia Fried Chicken Ou encore l’impressionnante installation de l’Ivanpah Solar Electric Generating System, à 64 km au sud-ouest de Las Vegas dans le désert de Mojave, juste au sud de la frontière avec la Californie. Sur 14 km2, plus de 170 000 miroirs concentrent l’énergie solaire sur des générateurs de vapeur installés au sommet de trois tours (240 mètres de hauteur). C’est le plus grand site d’énergie solaire aux Etats-Unis.
Quand le solaire fait un four... Opérationnelle depuis février 2014, la centrale de 400 MW rencontre pourtant quelques problèmes (de jeunesse ?) : elle ne livre pas toute la puissance prévue contractuellement (comme son nom l'indique). En mai 2016, un incendie, causé par un mauvais asservissement d’une partie des miroirs, a détruit une partie des installations, sans parler des pilotes qui se plaignent d’éblouissements ou des oiseaux transformés accidentellement en poulets grillés (et livrés directement au golfeurs jouant à proximité)…
La centrale solaire d’Ivanpah au sud de Las Vegas. Extrait de l’image acquise par Sentinel-2
Dix lancements orbitaux, tous réussis, au mois de juin 2016 Le mois de juin 2016 a été un bon cru : dix lancement orbitaux, tous réussis, et un nombre record de satellite mis en orbite. Il est vrai que la 36ème fusée de la famille PSLV a mis à elle seule 20 satellites en orbite (dont 12 petits satellites de moins de 5 kg de la constellation Flock de la société Planet). La Chine et les USA arrivent en tête avec 3 lancements chacun. La Chine a procédé au vol inaugural d’un nouveau lanceur, la fusée Chang Zheng 7, sur un tout nouveau site de lancement, à Wenchang. La Russie occupe la deuxième place du podium avec deux lancements. L’Inde et l’Europe ont procédé chacune à un lancement.
Bilan des lancements orbitaux du mois de juin 2016. Illustration : Gédéon La masse totale satellisée est d’environ 45 tonnes, un peu moins que le record du mois de mars, avec quelques beaux bébés comme Intelsat IS-31 (6320 kg), MUOS 5 (6740 kg) ou Echostar 18 (6300 kg). Ariane 5 a battu son record de charge utile en orbite GTO avec 9840 kg pour les deux satellites (10730 kg avec les structures porteuses). Le précédent record pour l’orbite GTO datait de février 2013 avec le vol VA 212 (9503 kg pour Amazonas 3 et Azerspace/Africasat 1A). Le nombre élevé de petits satellites (dont les Flock qui pèsent chacun moins de 5 kg) fait néanmoins tomber la masse moyenne satellisée à 1237 kg. Au total, depuis le début de l’année, il y a eu 43 lancements et 82 satellites mis en orbite. La masse totale satellisée est d’environ 166 tonnes. Je n’ai pas trouvé de détail sur le satellite lancé par le Chine le 30 juin. J’ai pris par défaut 2500 kg, un peu moins que la capacité de lancement en orbite LEO de la fusée Chang Zheng 4B. C’est peut-être un peu moins. Lancements et satellites mis en orbite au cours de l'année 2016. Bilan des masses satellisées. Illustration : Gédéon
Voici quelques détails sur ces dix lancements :
11 juin 2016 : lancement de la fusée Delta 4 Heavy depuis Cap Canaveral.
18 juin 2016 : lancement de la fusée Ariane VA230 depuis le Centre Spatial Guyanais.
4 juin 2016 : lancement du satellite militaire MUOS 5 par une fusée Atlas 5.
Un nouveau lanceur sur un nouveau site de lancement
25 juin 2016 : lancement de la fusée Chang Zheng 7 depuis le nouveau site de lancement chinois de Wenchang. En bas : récupération de la maquette de la capsule NGCV. Crédit image : www.news.cn
Il y a eu également 8 satellites mis en orbite à partir de l’ISS (Station Spatiale Internationale) : du 1er au 2 juin, 4 satellites d’observation de la Terre de la constellation Flock-2e de Planet et, le 21 juin, 4 satellites de la constellation Lemur-2 (Cubecheese, Bridgeman, Nate et DrMuzz) pour une mission AIS et radio-occultation météo.
Les débris spatiaux : des collisions en orbite ? Dans la série des petits ennuis que les satellites peuvent rencontrer en orbite, c’est le thème que j’ai choisi pour le mois de juillet.
En savoir plus :
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