Après une étape de définition et de validation pré-opérationnelle, le programme européen GMES (Global Monitroring for Environnement and Security) va franchir une nouvelle étape de mise en oeuvre opérationnelle. |
Le 16 juin, les députés européens ont voté une décision importante : un premier financement des services opérationnels pour la période 2011-2013 (phase appelée "opérations initiales de GMES", GMES initial operations). En complément des actions déjà menées, la décision du parlement autorise un financement supplémentaire de 107 millions d’euros pour que le système soit complètement opérationnel.
La mise en place d’un nouveau système satellite permettra à l’Union Européenne de collecter et de produire ses propres informations sur l’état de l’environnement à partir des images des satellites d’observation de la Terre. Les satellites pourront aussi être utilisés pour surveiller le changement climatique et apporte une nouvelle aide à la décision dans la mise en oeuvre de politiques en matière d’agriculture, de forêt, d’énergie, d’urbanisme, d’infrastructures ou de transport.
| La parlement européen à strasbourg. Extrait d'un produit SPOTMaps à 2,5 mètres de résolution à partir d'images Spot 5 acquises en 2005 |
GMES : un outil européen pour la surveillance mondiale de l'environnement et la sécurité
GMES vise à fournir des informations détaillées sur l'environnement et la sécurité, adaptées aux besoins des utilisateurs. GMES est un instrument clé de soutien à la biodiversité, à la gestion des écosystèmes, au changement climatique et à l'adaptation à ce changement.
Pendant la phase dite de « validation pré-opérationnelle », les services du système GMES ont été développés dans un cadre de recherche et développement. Pour entrer dans la phase opérationnelle, le programme avait besoin d'une nouvelle base juridique et de financement supplémentaire : c’est ce que permet cette nouvelle législation. Le programme GMES doit devenir pleinement opérationnel en 2014. Le programme GMES devrait également stimuler l'innovation, le développement technologique et la création d’emplois dans les nouveaux services.
GMES et le support à la gestion des risques et des catastrophes naturelles :
Dans le communiqué commentant sa décision, le parlement européen insiste notamment sur la contribution de GMES à la gestion des risques et des crises. Cette fonction est assurée actuellement par le service GMES SAFERcoordonné par Astrium Services (Spot Infoterra).
Pour l’exemple illustré ci-dessous, c’est la Direction Nationale Hongroise de gestion des crises (National Directorate General for Disaster Management of Hungary - NDGDM) qui a activé le service européen GMES SAFER, à deux reprises :
- La première activation a été déclenchée immédiatement après les inondations du début du mois de mars dans le bassin de la Tisza. Il s’agit d’un travail en « mode rush » déclenché en réaction à un évènement. Les premières cartes ont été livrées le 8 mars dans les heures qui ont suivi l’acquisition des images satellite (voir les cartes produites à ce cette occasion par le ZKI-DLR, centre pour la gestion de crise de l'agence spatiale allemande).
- La seconde activation est une demande d’information sur l’évolution de la situation et d’évaluation de nouveaux risques liés à la saturation des sols et à la remontée des eaux souterraines. Il s’agit dans ce cas d’un second mode de fonctionnement appelé « situation mapping » (carte de situation) qui vient également en appui des services en charge de la gestion de crise, soit en support d’une action préventive ou, après la crise, pour une évaluation précise des dégâts. Dans le cas hongrois, les cartes demandées par les autorités hongroises concernaient les villes de Kenderes, Polgar, Balmazujvaros et Puspokladany.
Dans le premier cas, la cartographie rapide a été assurée par le centre allemand de gestion des risques du DLR (agence patiale allemande). Dans le second cas, ce sont les équipes d’Astrium Services (Spot Infoterra en anglais et Spot Image en français) qui ont produit les cartes de situation.
Dans les deux cas et pendant toute la période d’activation, un ingénieur de Spot Infoterra assure 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 la coordination étroite entre les utilisateurs demandeurs, les équipes impliquées dans la production des informations géographiques et les moyens de programmation des satellite et d’acquisition des images d’observation de la Terre. Dans le jargon du service SAFER de support aux situations d’urgence, le rôle de coordinateur opérationnel est appelé « point focal » (focal point).
Exemple de carte de situation (situation map) produite par Infoterra à partir d'images d'observation de la Terre : elle décrit la situation dans la région après les inondations qui ont touché la Hongrie en avril 2010. Cette carte a été réalisée dans le cadre du service européen GMES SAFER à la demande des autorités hongroise (Crédit image : Infoterra)
SAFER a à nouveau été activé par la Direction de la Sécurité Civile française dans la nuit du 15 au 16 juin en raison des crues torrentielles qui ont durement frappé le département du Var, causant la mort d’au moins vingt-cinq personnes.
Le budget voté par le parlement européen pour les opérations initiales de GMES (GIO) sera également affecté au service de gestion des territoires (GMES Land Monitoring Service) qui produit des informations de suivi de l’environnement (développement urbain, évolution de l’occupation des sols, indicateurs environnementaux, information en support à la directive cadre sur l’eau, etc.)
En savoir plus :
- Le site d’information sur le programme GMES.
- Les services GMES en cours de validation préopérationnelle pour la gestion des risques et des crises (SAFER), pour la surveillance et la prévision de l’état des océans (MyOcean), pour la gestion de l’environnement terrestre (Geoland), pour la sécurité (GMOSAÏC) et pour la composition de l’atmosphère et le climat (MACC).