L’image ci-dessous a été acquise le 7 octobre par le satellite Formosat-2. Elle est centrée sur le réservoir de boue qui s’est rompu. La brèche dans la paroi ouest du bassin est nettement visible, ainsi que la quantité de boue qui est encore dans le réservoir et qui inquiète les autorités. L’image montre également l’étendue de la coulée de boue dans le village de Kolontar.
Le satellite Formosat a été programmé par Spot Image, filiale d’EADS Astrium. L’image suivante est un extrait de la base de donnée « SPOTMaps » produite à partir d’images acquises par les satellites. Elle montre la situation avant la catastrophe.
Image satellite de Kolontàr et du réservoir de résidus toxiques acquise le 7 octobre 2010 par le satellite Formosat-2. Copyright NSPO 2010 - Distribution Spot Image
Avant la catastrophe, une umage satellite de Kolontàr et le réservoir de résidus toxiques.
Extrait SPOTMaps. Copyright CNES 2010 - Distribution Spot Image.
C’est en comparant une image d’archive qui montre la situation de référence avant la catastrophe et une image acquise en urgence juste après l’événement que les sociétés spécialisées réalisent ce qu’on appelle la cartographie rapide, après un feu, une inondation ou un tremblement de terre. Ici, la couleur de la boue, très contrastée par rapport au terrain facilement l'interprétation visuelle de l'image.
Dans le cas de la coulée de boue toxique en Hongrie, le service européen GMES SAFER a été activé mardi 5 octobre (voir l’article déjà publié sur la pollution du Danube sur le blog Un autre regard sur la Terre).
Le risque d’une seconde coulée de boue : évacuation totale du village de Kolontar
Après la rupture de la digue, l'état d'urgence a été déclaré mardi dans trois départements hongrois (Veszprém, Györ-Moson-Sopron et Vas). La pollution provoquée par les boues rouges toxiques avait touché jeudi matin le Danube.
Le gouvernement hongrois a décidé samedi d’évacuer totalement le village de Kolontar, déjà sinistré par la coulée de boue du 4 octobre. L'état du réservoir et de la digue, à environ 160 km à l’ouest de Budapest, fait craindre une seconde inondation de boue rouge toxique.
Les 800 habitants de Kolontar ont été évacués par bus vers la ville d’Ajka. Des évacuations d'autres villages pourraient être décidées.
Les journalistes hongrois et étrangers ont également du quitter les lieux.
La polémique sur l’état du réservoir, les responsabilités de l’usine MAL et la nature exacte de la pollution :
Le gouvernement Hongrois a ordonné l’arrêt de la production de l’usine MAL a été oro
le secrétaire d'Etat à l'Environnement Zoltan Illés et le premier ministre hongrois Viktor Orban affirment que la société MAL aurait stocké trop de boues dans le réservoir, entraînant une surcharge.
Selon le WWF Hongrois, "sur des images satellite, une fissure était déjà visible sur la digue un jour avant l'accident".
Concernant la pollution du Danube, même si les mesures de pH montrent une situation proche de la normale, les organisations comme Greenpeace ou le WWF estiment que l’impact à long terme des métaux lourds, du mercure ou de l’arsenic est le problème le plus grave
En savoir plus :
- Le site d’information mis en place par le gouvernement hongrois.
- Le site de Spot Image.
- Un autre article sur le blog « Un autre regard sur la Terre sur la coulée de boues rouges en Hongrie.
Suggestions d’utilisations pédagogiques en classe :
- Travail de cartographie rapide à partir des deux images publiées dans cette articles (avec powerpoint, un logiciel comme Gimp ou même avec un vidéoprojecteur au feutre effaçable sur un tableau blanc). Attention les deux images publiées ici ne sont pas parfaitement superposables : il faut en tenir compte.
- Voir les autres suggestions dans l’article sur l’activation du service GMES SAFER.
Exercice d'interprétation d'image en classe au collège. Cela peut-être un support motivant pour
un cours de géographie, sans disposer nécessairement de moyens sophistiqués.
Crédit image : Planète Sciences Midi-Pyrénées.