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Un autre regard sur la Terre

Espace, satellites, observation de la Terre, fusées et lancements, astronomie, sciences et techniques, etc. A l 'école ou ailleurs, des images pour les curieux...

2013, année capitale pour la culture à Marseille et en Provence

Publié le 13 Janvier 2013 par Gédéon in Développement-urbain

2013 démarre dans le 13

C’est ce week-end qu’ont été lancées à Marseille et en Provence les festivités inaugurant le grand rendez-vous en tant que “capitale européenne de la culture”. Pour l’année 2013, la cite phocéenne et des dizaines de communes de la région partagent ce titre avec la ville slovaque de Kosice.

 

Pleiades - Marseille - Vieux port - Printemps 2012A Marseille, le vieux port vu par le satellite Pléiades 1A au printemps 2012.
Copyright CNES – Dsitribution Astrium Services / Spot Image

 

D’Arles à Salon-de-Provence en passant par Gardane et La Ciotat : diverses cités…

Jusqu'au 31 décembre, plusieurs centaines d'événements sont programmés sur tout le territoire provençal avec, comme fil conducteur, le thème de la Méditerranée.

Au programme 12 et 13 janvier, la Parade des lumières et la Grande Clameur à Marseille, la Chasse au 13’Or, une féérie sur le Rhône à Arles, le parcours d’art contemporain à Aix-en-Provence, etc.

Bien sûr, comme toute bonne inauguration, tout ne sera pas encore ouvert au public : le MUCEM (Musée des Civilisation et l’Europe et de la Méditerranée, conçu par Rudy Ricciotti), le nouveau Musée d’Histoire de Marseille ou le Musées des Beaux Arts au Palais Longchamp n’ouvriront leurs portes qu’en juin, le Musée Regard de Provence en février et la Villa Méditerranée en Mars.

L’année se clôturera par un dernier spectacle pyrotechnique du groupe F à Istres.

 

Des gros enjeux, des années de préparation et un budget de plusieurs dizaines de millions d’Euros, peuchère !

A Marseille, le budget est estimé à un peu moins de 100 millions d’Euros, sans compter les investissements dans la construction ou la rénovation de bâtiments.

Le succès des expériences menées par exemple à Lille en 2004 ou à Liverpool en 2008 fait rêver les organisateurs à Marseille : création d’emplois, augmentation de la fréquentation touristique, remodelage complet du front de mer mais surtout, comme à Lille mais dans un autre registre, donner une autre image de la ville.

 

L’espace urbain progresse…

C’est l’image satellite de Marseille la plus récente que j’ai trouvé mais elle a été prise de nuit… Très exactement, elle a été prise à partir de la Station Spatiale Internationale par l’équipage de l’expédition 34 avec un Nikon D3S équipé d’un téléobjectif de 180 mm de focale. L’image d’origine n’est pas directement superposable à une carte : je l’ai pivotée pour que le haut de l’image indique approximativement le nord (l'orientation n’est pas parfaite). On localise facilement le vieux port dans la partie la plus lumineuse de l'image. Les lumières des autoroutes (A7, A50 et A51) ou des grandes artères comme l'avenue du Prado et le boulevard Michelet aident également à se repéter. Notez le contraste avec les grandes surfaces sombres non habitées et l'existence de quelques îlots de lumière (Carpiagne, Camoux, Cassis ou la Ciotat).

 

ISS - Marseille - 08-12-2012 - 20h01 - ISS034-E-5886 - pivoImage de la région de Marseille prise à partir de l’ISS le 8 décembre 2012 à 20h01 UTC.
Crédit image : Image Science and Analysis Laboratory, NASA-Johnson Space Center.
"The Gateway to Astronaut Photography of Earth."

 

Les images prises la nuit à partir de l’espace sont un bon moyen d’estimer la répartition de la population sur un territoire.

Selon l’INSEE, en 2010, près d'un quart du territoire français est urbain. Entre 1999 et 2010, la surface du territoire urbain s’est accrue de 19 %, passant de 100 000 à 119 000 km². Désormais, 21,8 % du territoire métropolitain est urbain. Parmi les 36 570 communes de France métropolitaine, 7227 sont urbaines en 2010, c’est-à-dire qu’elles appartiennent à une unité urbaine. 1052 sont des villes isolées, composant à elles seules une unité urbaine. 6175 communes sont regroupées en unités urbaines multi-communales ou agglomérations. 1368 communes rurales en 1999 sont devenues urbaines, alors que seulement 100 communes urbaines sont devenues rurales. L’urbanisation progresse surtout le long des littoraux atlantique et méditerranéen, mais aussi dans les régions alpines. C’est à la campagne que la croissance démographique est la plus importante. Elle est aussi plus forte dans les petites unités urbaines que dans les grandes.

Avec 1 714 828 habitants, Marseille - Aix-en-Provence est en 2010 la troisième aire urbaine française derrière Paris et Lyon et devant Toulouse, Lille, Bordeaux et Nice. Marseille – Aix-en-Provence et Lyon ont connu à la fois une croissance démographique à territoire constant et une expansion significative de leurs périmètres : Marseille - Aix-en-Provence comprend désormais Trets, Istres et Miramas, entourant pratiquement l’étang de Berre.

Selon les chiffres publiés par l’INSEE, Marseille est la deuxième commune de France : la population légale de Marseille au 1er janvier 2013, établie à partir de statistiques de janvier 2010, est de 859 368 personnes.

Attention aux définitions : pour l’INSEE, une aire urbaine ou « grande aire urbaine » est un ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain (unité urbaine) de plus de 10 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.

Selon les chiffres publiés par l’INSEE, Marseille est la deuxième commune de France derrière Paris : la population légale de Marseille au 1er janvier 2013, établie à partir de statistiques de janvier 2010, est de 859 368 personnes.

 

Le midi à 10h30 : la capitale européenne de la culture vue du ciel

Les images suivantes sont d’autres exemples de Marseille et de sa région vus par les satellites d’observation de la Terre, à des dates très différentes. On commence avec une découverte de la région dans son ensemble.

 

La belle de mai

Acquise le 1er mai 2003, l’image suivante provient du satellite Landsat 7 et couvre la région à l’est de Marseille et d’Aix en Provence. Par rapport à l’image du satellite Pléiades présentée plus haut, sa résolution n’est pas suffisante pour voir les détails à l’intérieur des villes mais elle couvre une surface beaucoup plus importante.

Elle permet de se faire une idée du relief et de l’occupation des sols et comprendre les contraintes limitant l’extension géographique de la population. Le choix des bandes spectrales ne donne pas une représentation en couleurs naturelles mais aide à localiser les zones urbanisées qui apparaissent avec des nuances roses.

 

Landsat 7 - Marseille - Provence - PACA - 01-05-2003Marseille et une partie de la région PACA. Image acquise par le satellite Landsat 7 le 1er mai 2003.
Crédit image : USGS

 

Au nord, le grand lac est le lac de Sainte-Croix, tout près de Moustier Sainte-Marie et des spectaculaires gorges du Verdon. A l’ouest, on identifie facilement la vallée de la Durance avec les motifs géométriques des parcelles agricoles en fond de vallée. Le plus petit lac correspond au lac et au barrage de Cadarache, au sud de Manosque et au nord-est d’Aix-en-Provence et au nord de la Montagne Saint-Victoire.

A l’ouest d’Aubagne, et au nord de la Ciotat et de Saint-Cyr sur Mer, le relief et les falaises du massif de la Sainte-Baume sont également très spectaculaires. Avec un peu d'attention, on localise près du Castellet le circuit Paul Ricard.

Le long de la côte, la couleur de l’eau permet de localiser les calanques de Cassis. Plus à l’est, après Bandol, La Seyne-sur-Mer la rade de Toulon, la presqu’île de Giens et les motifs caractéristiques des Salins d’Hyères, les îles de Porquerolles et Port-Cros. Tout à fait à l’est, sur la côte, l’image s’arrête au golfe de Saint-Tropez et à Sainte-Maxime.

 

Retour à Marseille

Les images suivantes ont été prises par les satellites Spot. La première a été acquise en 2005 par le satellite Spot 5. Son capteur à haute résolution permet d’obtenir des produits images échantillonnés à 2,5 mètres tout en conservant une fauchée large de 60 kilomètres : c’est une bonne solution pour concilier à la fois résolution élevée et emprise importante. On constate que ce type d’image permet à la fois des analyses globales et détaillées : l’interprétation des zones urbaines est beaucoup plus facile qu’avec les images Landsat.

 

Spot 5 - Marseille - Extrait couleurs naturelles - 2005Marseille vu par Spot 5 en 2005. Copyright CNES – Distribution Astrium Services / Spot Image.

 

Les deux autres images de droite vont plaire aux nostalgiques : à gauche, c’est une des premières images du satellite du Spot 2 prises après son lancement le 23 janvier 1990. A droite, toujours à Marseille, une des dernières images prises en juin 2009 par Spot 2, traitée ici en couleurs naturelles. Sur Spot 2, la résolution des images étaient de 10 mètres pour les images panchromatiques (celles présentées ici) et 20 mètres pour les images multispectrales. En 2013, Spot 6 et bientôt Spot 7 offre toujours des images de 60 kilomètres de fauchée mais échantillonnées à 1,5 mètres. J’espère pouvoir bientôt publier une image Spot 6 de Marseille !


Spot 2 - Marseille - 10m -1990 Spot 2 - Marseille - 10m - 2009

Marseille vu par Spot 2 en 1990 et en 2009 : la première et la dernière image.
Copyright CNES – Distribution Astrium Services / Spot Image.

 

Après presque 20 ans de carrière, les manœuvres de désorbitation de Spot 2 ont été effectuées par les équipes techniques du CNES en juillet 2009. Placé sur une orbite dont le périgée sera inférieur à 600 km, Spot 2, soumis à des frottements plus importants, perdra progressivement de l’altitude pour se désintégrer à terme dans l’atmosphère. Cette réentrée devrait avoir lieu au plus tard dans 25 ans, soit environ 6 ans après son prédécesseur Spot 1, désorbité par le CNES en 2003. En presque 20 ans de carrière, le satellite Spot 2 aura acquis un total de 6,5 millions de « scènes », couvrant presque 23,4 milliards de km2, soit l’équivalent d’environ 46 fois la surface complète du globe.

 

En relief : de la Sainte-Victoire à Notre-Dame de la Garde

Pour terminer, deux exemples illustrant l’apport des satellites d’observation pour les applications 3D.

La première illustration est un extrait d’un modèle numérique de terrain créé à partir d’un couple d’images stéréo Pléiades, un procédé déjà décrit sur le blog Un autre regard sur la Terre ici, ou encore . Sur cette image, l’information de relief est codée par la couleur, du bleu sombre pour les altitudes les plus basses au rouge vif pour les points les plus élevés.

 

Pléaides - MNT - Modèle 3D - Sainte Victoire - Réduit -Pléiades - MNT - Modèle 3D - Sainte Victoire - Extrait -La montagne Sainte-Victoire. Extrait d’un modèle numérique de terrain (MNT) réalisé à partir de
couples d’images stéréo acquis par le satellite Pléiades. En bas, zoom sur un détail du MNT.
Crédit image : Astrium GEO-Information Services.

 

La dernière illustration est un exemple de produit 3D complexe en zone urbaine. La réalisation de ce type de produit repose sur le traitement de données très variées des acquisitions obliques réalisées par différents capteurs, calibrés ou non, et d’importants volumes d’images (y compris des photographies prises à partir du sol. A partir de n’importe quel capteur, le défi consiste à créer rapidement des modèles tridimensionnels précis et réalistes, utilises dans des métiers très divers comme l’urbanisme, la gestion des risques, la défense, les télécommunications, les études terrain et les Systèmes d’Information Géographiques.

La solution Street Factory™ d’Astrium GEO-Information Services permet un traitement automatique, rapide et complet de toute imagerie oblique, aérienne et terrestre, pour la création de modèles urbains en 3D.

 

Street Factory - 3D - Marseille - Astrium GEO-Information SExemple de produit 3D complexe réalisé avec Street Factory.
Crédit image : Astrium GEO-Information Services.

 

En savoir plus :

 


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